Des perles noires

Des perles noires

Quand j'étais gamin, je partais en vacances avec mes parents dans les Hautes-Alpes, du côté de Briançon. D'années en années nous avons arpentés les randonnées du Massif du Vercors et de celui des Ecrins. Comme un rituel, nos périples se terminaient toujours par l'ascension du Glacier Blanc. C'est qu'il fallait le grimper ce foutu glacier avec mes petites jambes de 8 ans et ce n'est pas mécontent que j'arrivais au refuge après avoir grommelé toute la montée. Appliquant la fameuse méthode de l'âne et de la carotte, ma mère avait trouvé le moyen de me motiver avec des tartelettes aux myrtilles. "Allez, marche ! Là-haut, tu auras une récompense !". Chacun jugera cette méthode d'éducation selon ses critères, il va néanmoins sans dire qu'elle était furieusement efficace. Du coup, avant chaque excursion, nous faisions un crochet par la pâtisserie de L'Argentière-La-Bessée. Ainsi les myrtilles ont toujours eu ce goût de récompense pour moi, un trésor bien mérité de perles noires.
 
Et puis, j'ai grandi. J'ai délaissé les montagnes pour la mer et ses excursions sous-marines. Comme tu peux toujours t'accrocher pour trouver une tartelette aux myrtilles digne de ce nom en Mer Rouge ou dans les Caraïbes, ce petit plaisir a progressivement été relégué dans la caisse à souvenirs... Mais ce qu'il y a de bien avec les souvenirs, c'est qu'ils refont surface tôt ou tard.
Mon père a planté l'année dernière deux myrtilliers dans le jardin. Il va certes falloir attendre encore quelques années avant qu'ils produisent assez pour faire une tarte, mais cela a suffi pour faire remonter l'envie.

Recette validée par Robin

Recette goutée, dévorée et validée par Robin.

Nous en avons reparlé avec mes parents. Maman m'a demandé de lui dresser la liste des ingrédients que je trouverai à ma prochaine visite pour que je puisse en préparer une. Le premier essai a été calamiteux. En partant de chez moi, j'ai appelé mon père pour qu'il décongèle les myrtilles le temps que j'arrive. J'aurais du préciser "Sors-les du sac et laisse-les décongeler toutes seules à température ambiante". Elles n'auraient pas fait un tour par le micro-ondes. Du coup le goût était là, mais le visuel laissait franchement à désirer...
 
Deux semaines plus tard, j'étais à NoFunLand et nous faisions les courses avec Jièm quand nous avons trouvé ces belles myrtilles toutes fraiches. Nous étions invités à dîner chez les voisins, une occasion parfaite !
J'ai alors compulsé internet pour trouver la recette idéale. Et là, j'ai vu qu'il y avait deux écoles : Celle qui fait cuire les myrtilles et celle qui les garde fraiches... Après avoir longtemps hésité, je me suis dit que le plus simple était de ne pas choisir et de compiler les deux. Ma tarte aux myrtilles est donc composée de 3 niveaux : D'abord une couche de crème d'amande, puis une compotée et enfin des myrtilles fraiches roulées dans une gelée (la recette en détail). Une tuerie !