Clichés Confinés

Clichés Confinés

Fin de la seconde quinzaine de confinement et début d’une probable troisième. Perlimpinpin ne va pas tarder à prendre la parole pour le confirmer. Y mettre un terme maintenant serait idiot et réduirait les efforts faits jusqu’à présent à néant. J’ai préféré écrire ce papier avant, pas envie de commenter l’allocution du président, autant conserver mon calme.

S’habituer à être enfermé, s’installer dans une autre routine.
Les rares occasions où j’ai dû sortir (courses alimentaires et e-liquides de cigarettes électroniques) me font moins flipper. On s’habitue à tout.
Du coup, je commence à jeter un œil aux statistiques de la pandémie, ce que j’évitais soigneusement il y a quinze jours. Mes craintes sont confirmées. Pas envie de s’habituer à ça, pas envie d’en être blasé.
Comme je le redoutais, autour de moi, les « Je connais quelqu’un qui est positif Covid » commencent à être remplacés par les « Je connais quelqu’un qui est mort du Covid ». Un décompte chasse l’autre.
Personne de proche à déplorer pour le moment. Papa, Jièm, les amis, la famille, Madonna, tout le monde va bien. Je croise les doigts pour que ça dure.

Vivre dans du coton.
Alterner séances de travail, de loisirs, de culture, de discussions sur les réseaux sociaux ou au téléphone, de cuisine. Tout cela au ralenti. Le « Je prends le temps de faire les choses comme j’ai envie qu’elles soient faites » de la première quinzaine a été remplacé par « Je fais traîner les choses pour ne pas rester sans rien faire ». Et si je n’ai pas la motivation le moment voulu, je procrastine au lendemain sans le moindre complexe.

Je n’ai toujours pas nettoyé les carreaux de mes fenêtres.

Mais je me suis enfin rasé. Je n’aurais tenu que 28 jours au grand désarroi des amis pogonophiles. Avec le soleil qui tape, la température monte rapidement chez moi, et cette barbe blanche à poils durs me tenait décidément bien trop chaud. J’ajoute à cela les gratouilles permanentes et démangeaisons. Je dors sur le ventre, la tête dans l’oreiller, et cette barbe me piquait la nuit et finissait par me réveiller. Mon sommeil étant sacré, ça a été la goutte d’eau. Un coup de tondeuse et de rasoir pour retrouver son visage et quelques années en moins aussi.
 
Déjeuner seul à table, le regard qui se perd sur les balcons et intérieurs de l'immeuble d'en face. Qui fait quoi ? Découvrir de nouveaux voisins qu'on n'avait jamais vus... Chambre avec vue.

Les médias me désespèrent. La déchéance d’une société se mesure parfois quand les sondages d’opinion remplacent l’information.
Les politiques m’exaspèrent. Les entendre parler de mesures à prendre pour la reconstruction de l’économie plutôt que de la résurrection des services publics me fait grimper dans les tours.
Puisqu’il parait que c’est la guerre, il y aura des têtes à tondre à la libération.
Cette analogie m’irrite toujours autant. Si c’était la guerre, un armistice serait possible. Va faire signer un traité de paix à un virus !

Bientôt plus de lubrifiant.
C’est considéré comme un achat essentiel ?

J’ai fini de mater tous les Aliens.
J’ai commencé la relecture de quelques nouvelles d’Edgar Allan Poe.
J’envisage de me faire un cycle Liaisons Dangereuses avec les diverses adaptations cinématographiques (Vadim, Frears, Forman, Kumble) avant de relire le roman de Laclos.

Jièm et le Sud me manquent.
Les travaux avancent là-bas. Au moins, j’aurais échappé à ça !
Il m’envoie régulièrement des photos de nouveautés. Je vais trouver du changement quand je pourrai enfin redescendre…

Des soucis et des occupations de privilégié ! Alors que certains triment et prennent des risques…
J’ai conscience que je le paierai demain. Et en écrivant ça, une petite voix dans ma tête hurle « Payer ? Mais avec quoi ? ».
Lucidité.

Faudrait que je fasse les carreaux quand même.
On verra demain.
Ah non, demain, je me remets à l’ouvrage sur « mon projet secret ».

D’ici la prochaine fois, prenez soin de vous.