Clichés Confinés

Clichés Confinés

Dernière ligne droite jusqu’au 11 Mai. Mine de rien, avoir cette date en ligne de mire m’a permis de retrouver un peu de zenitude. Armé de mes masques, je me suis enhardi à quitter mon immeuble et même ma rue, chose que je n’avais faite depuis le début du confinement. Une première balade dans Montmartre qui m’a permis de me perdre dans le Paris des années 40, où Rue Androuet, des décors de cinéma ont été abandonnés suite à l’interruption du tournage. Une seconde, à Jaurès, au Bassin de La Villette, où la tristesse des cinémas fermés est atténuée par la clarté du Canal de l’Ourcq, dont les péniches et autres bateaux-mouches ont arrêté de brasser les fonds vaseux. Marcher, profiter de l’air le long des berges. On en oublierait presque ce foutu virus et tutti quanti si nous n’avions pas tous ou presque des masques sur le visage.

J’ai enfin nettoyé les carreaux des fenêtres et continué sur ma lancée. Grand ménage de printemps, check !
Du coup, de chez moi, je vois très bien cette femme qui tous les jours sur son balcon prend des bains de soleil  à l'abri d'une ombrelle. Avec ses lunettes noires, elle a un petit côté actrice incognito, à moins qu'elle ne fasse une allergie. J'imagine un peu sa vie à chaque fois, les ruses de folie qu'elle doit déployer pour se protéger des rayons solaires au quotidien.

Un peu de boulot tombe, histoire de rappeler que ce n’est pas vraiment les vacances.
Un peu de boulot tombe à l’eau aussi.

Ce Panang chicken curry était délicieux. Il m’aura fait cinq repas. J’étais à deux doigts de me faire un bavarois, mais la raison a été plus forte que la gourmandise.
Je me console à grand coup de bouffe et de cocktail…
Va falloir se reprendre en main sérieusement.

Installation du jeu de plongée sous-marine Abzû sur mon ordinateur. Quelques mouvements et clics de souris, quelques touches du clavier pour manipuler un avatar en combinaison parmi les dauphins et autres poissons multicolores dans un décor fabuleux. S’évader dans cet océan par procuration. Vous n’avez pas idée de la joie que m’a procurée le fait de m’agripper à un dauphin virtuel pour quelques figures aquatiques et cabrioles.

Le sort s’acharne sur celleux qu’on aime parfois. Infinie tristesse.
Nos petits soucis me semblent tellement dérisoires.

Déconfiné le 11 Mai ?
En pratique, oui. Pour des raisons de sauvegarde de l’économie, certainement. Parce que la seule chose qui a réellement changé en fait, est la capacité des hôpitaux à accueillir de nouveaux malades en réanimation. Alors, j’en ai discuté avec Papa, on est d’accord là-dessus, il restera encore cloitré chez lui quelques temps… Et tant pi si on doit encore attendre avant de se revoir.
Pour ma part, j’ai décidé de migrer. Si une deuxième vague nous reconsigne à domicile, je ne supporterai pas de revivre deux mois sans sortir de mes 40m². Suspectant un bazar digne d’un lâchage de fauves ce lundi, j’ai préféré avancer mon déconfinement à samedi. Pour une fois, je coche une autre case sur mon attestation et je me téléporte hors de Paris. En mode Prison Break.
Quelle joie de retrouver mon homme, la maison à la campagne…
Après, faut rester prudent un minimum quand même. Je viens d'une zone rouge, donc on va être sage et garder nos distances quelques jours.

Une chose est certaine, même en phase de déconfinement, je croiserai moins de monde ici qu'isolé à Paris. Autre forme de confinement.

Reste plus qu’à voir comment les choses vont tourner maintenant.

D’ici la prochaine fois, prenez soin de vous et de vos proches.