Connaissant ma passion pour la plongée et la faune sous-marine, un ami pensant bien faire m'a envoyé aujourd'hui une photo de lui dans un parc aquatique avec des dauphins juste derrière lui. Effet immédiat sur moi : montée de fièvre, crise de colère et pulsion meurtrière !
"Mais pourquoi donc ?", me demande-t-on TOUJOURS quand je m'emporte sur ce sujet.
Oui, moi aussi, depuis mes tendres années où je voyais la série Flipper Le Dauphin, j'avais envie d'aller au zoo aquatique pour voir et si possible nager avec des dauphins. Mais ça c'était avant. Avant de voir The Cove.

The Cove

The Cove, la Baie de La Honte est un documentaire (Oscar du meilleur documentaire 2010, Sundance Audience Award 2010, et bien d'autres récompenses encore) de Louie Psihoyos centré sur le combat de Ric O'Barry pour la sauvegarde des dauphins. J'ai une admiration sans borne pour cet homme qui était le célèbre dresseur des dauphins jouant le rôle de Flipper, et qui a participé à l'essor des parcs aquatiques avant de les combattre de toutes ses forces.
Sa lutte l'a mené à Taiji au Japon, cœur névralgique de l'industrie mondiale des dauphins. C'est là qu'il a découvert ce massacre : En marge de la capture des dauphins pour les spectacles, chaque année ils sont plus de 23.000 à être trucidés sauvagement...

Quelques images valant mieux qu'un long bavardage maladroit, je vous ai fait un montage en seize minutes de ce documentaire d'une heure trente. Avant de te rendre dans un SeaWorld (ou autre Delphinarium), je te demande de regarder ceci et de te poser cette question : le spectacle était-il si beau que cela ?

J'espère que ce montage vous donnera envie de voir The Cove dans son intégralité, mais surtout qu'il vous sensibilisera à ne plus aller dans ces parcs d'attractions : vous y rendre, c'est cautionner financièrement tout ce système, y compris la politique de pèche intensive qui met en péril les fonds marins et l'équilibre de la planète...
Pour rien au monde, je me rendrais aujourd'hui dans un delphinarium où l'espérance de vie de ces cétacés est réduite de moitié. Je ne veux pas être complice de ça et du reste.

Deux fois dans ma vie de plongeur, j'ai eu l'occasion de nager avec des dauphins sauvages. La première fois en Mer Rouge, et la seconde, l'année dernière, lors de notre périple dans l'archipel des Saintes. Cette fois là, j'en ai même profité pour les filmer lors d'un de leurs passages. Souvenirs, souvenirs :

La beauté de la liberté, tout simplement.

Maintenant que ce soit clair, le prochain qui m'envoie une photo de lui dans un delphinarium ou nageant avec des dauphins en captivité, je lui démâte la gueule avec un harpon rouillé pour en faire des sushis.

Orpheus, aka Sœur Marie-Thérèse des Delphinidés