L'Etrange Expo de Monsieur Tim

Tim Burton

Ai-je déjà confié sur ce blog mon immense admiration pour Tim Burton ? Probablement, ou pas, je ne sais plus. Qu'importe.
J'aime l'homme, son look décalé, déchiré, qu'on croirait sorti tout droit d'une essoreuse.
J'aime l'artiste, la poésie de son univers sombre, peuplé d'hommes-enfants, de marginaux, d'individus à l'incroyable grandeur d'âme.
J'aime l'homme, son côté lunaire, qui semble être détaché de la réalité d'un monde qui se croit moderne, et qui pourtant en est un fin observateur.
J'aime l'artiste, sa fidélité à ceux qui ont fait son succès : Johnny Deep, son double fétiche, Helena Bonham Carter, épouse et merveilleuse actrice, sans oublier Danny Elfman qui signe les musiques si indissociables de ses films.
J'aime ses parapluies, ses maisons délabrées, ses escaliers casse-gueules, ses arbres torturés, ses costumes élimés, ses ponts...
J'aime ses cubes, ses rayures, ses damiers, ou ses spirales.
Oui, je suis fan.
 

Affiche de l'Exposition Tim Burton

Alors, quand j'ai appris que la Cinémathèque de Paris accueillait l'exposition que le MOMA avait consacrée à l'Artiste, bien entendu j'ai eu un orgasme instantané. Déjà 15 jours que je ronge mon frein, et que je saoule à grand coup de "Dis, c'est quand qu'on y va ?".
Et enfin, aujourd'hui, c'était le grand jour.
Rhaaaaa ! Ex-ta-ti-que !
 
Le moins qu'on puisse dire est qu'au niveau du contenu cette exposition est riche !
Tim Burton s'est prêté au jeu et a confié bon nombre de ses tableaux, esquisses, et diverses notes. Je le savais talentueux graphiste avant même d'être réalisateur, j'ai cependant été surpris par l'ampleur de ses œuvres.
 
 
Les premières salles rassemblent une quantité impressionnante de ses créations, fidèles à son univers déjanté et qui ne dépareilleraient pas dans un manoir gothique. A regarder certains tableaux et leur date, on devine que là sont nés certains des personnages qu'il a fait vivre sur grand écran.

Les salles suivantes sont dédiées à sa filmographie. On y retrouve avec délectation pour chacun d'eux de nombreux croquis, pistes de recherches, story-boards... et encore quelques accessoires ou décors mythiques comme un buisson géant sculpté et le costume intégral d'Edward aux Mains d'Argent, le masque-casque de Batman et une maquette de sa Batmobile, ou encore les nombreuses figurines de ses films d'animation comme Vincent, L'Etrange Noël de Monsieur Jack ou Les Noces Funèbres.
Là, imaginez-moi dans la peau d'un gosse dans les rayons d'un magasin de jouets. Je suis passé en mode "Caprice" devant le couple Victor et Victoria des Noces Funèbres, tapage de pieds inclus.
Me want. Me want. Me want.

Figurines Victor/Victoria de Les Noces Funèbres
Figurine Vincent de Vincent
 

Une halte s'impose aussi dans un petit auditorium avec quelques extraits de films, des scènes cultes. J'allais partir à cause d'une légère frustration (juste un extrait d'un film de Tim Burton est toujours frustrant) quand a été projetée la bande-annonce de son prochain film Dark Shadows. Si j'avais soigneusement évité jusque là de la découvrir sur le net (pour le bien de ma santé mentale), là il était impossible d'y résister.
Haaaan, comment ça déchire sa race... Et devinez qui va maintenant trépigner jusqu'au 9 mai ?



 

Sur le chemin du retour, nous évoquions la récente disparition de Moëbius.
Je me suis alors dit que je préfèrerais claquer avant Tim Burton. Juste histoire de ne pas m'effondrer en larmes. Mais à bien y réfléchir, cela voudrait dire que je manquerais ses derniers films, alors je me rétracte... Tant pis, je chialerai.

Ah, et puis, avant de vous laisser, comme c'est bientôt Noël (si, si, certainement dans un univers parallèle), si une envie soudaine vous vient de me faire un cadeau, vous pouvez suivre ce lien. Ce bouquin me comblerait de joie, sachez-le. La version Deluxe est à prix prohibitif, mais la Standard est abordable ;-)

Histoire de bien finir cette journée, je vais maintenant regarder la MasterClass de Tim Burton sur le site de la Cinémathèque...
Et puis ensuite, je ne suis pas encore fixé sur le choix du DVD. J'hésite encore entre Beetlejuice, Edward aux mains d'argent, Sleepy Hollow ou Les Noces Funèbres...
Cruel Dilemme...

___

Tim Burton, L'Exposition.
A la Cinémathèque Française du 7 mars au 5 Août 2012

McFinger en MaxiBestOf

"Venez comme vous êtes !" qu'ils disent dans la pub, c'est bien ça, non ?

Donc tout à l'heure, pris d'une fringale sur le chemin du retour, je succombe à la tentation et décide que c'est le jour du mois où je m'autorise à rentrer dans un fastfood. Me voilà donc dans le MacDo de la rue du 8 mai 1945. Je tapote sur l'écran, paye, on me donne mon plateau et je grimpe à l'étage au calme m'empiffrer de mon McWrap Bœuf & Poivre, de mes patatoes et d'un jus d'orange pour faire glisser le tout.

Deux minutes plus tard, une post-ado arrive, sans plateau et s'assoie deux tables devant moi. Elle sort son téléphone : "Ouais, mais t'es où ? J'suis déjà à l'étage du MacDo. Ben dépêche toi, y a mon daron qui doit m'attendre là. Allez bouge-toi". Et elle raccroche.
Peu de temps après débarque un petit mec, le genre fils-à-papa habillé en caillera. Il s'installe à côté d'elle et pose son plateau et ses deux McFlurry.

Et là, je suis resté bouche bée devant mon McWrap.
Le gars lui a d'abord écarté d'une main les cuisses, puis a remonté sous sa jupe jusqu'à la culotte. A voir la légère grimace de la fille et son mouvement de tête en arrière, je crois bien qu'il y a eu pénétration. Burp ! J'en ai eu confirmation quand peu après il s'est mis à renifler classieusement son majeur.
Là, j'ai ri, j'avoue. Je n'allais pas jouer le Père LaPudeur et m'offusquer, même si je trouve l'attitude de ses deux jeunes complètement déplacée. Après ce que j'ai fait dans les balcons du Palace à l'époque des Gay Tea Dance, je me vois mal leur faire la morale...

J'ai donc fini dignement mon repas, comme si de rien était. En regardant ailleurs et essayant de faire abstraction de leurs petits jeux tactiles.
Et c'est quand je me suis levé pour débarrasser mon plateau qu'elle a eu la parole malheureuse, la goutte d'eau qui fait déborder le vase, le truc que je n'aurais jamais du entendre, jamais : "Ah c'est pas trop tôt, il se casse c'connard. On va être tranquille".

Donc là, je suis parti en vrille, comme d'habitude, en mode grande tirade...
"Quoi, quoi, quoi ? C'est moi qu'tu traites de connard ? Mais tu t'es vu ! T'as quoi, 16 17 ans, et tu te fais doigter comme ça devant tout le monde dans un McDo. Mais t'as aucune fierté, ma pauvre. Tu croyais quoi, être discrète ?  Hein ? Ah ben regarde, c'est réussi, il y a six personnes maintenant qui savent que tu te fais toucher la chatte sous la table. Dis bonsoir, c'est ta minute de gloire. Quand je pense que ton daron t'attend chez toi, ah ben elle est belle la fifille à son papa. Et tu le traites de connard aussi quand il fait genre de croire que t'es pas une petite lope ? Nan, mais j'aurais du vous prendre en photo en scred et la balancer sur internet... Alors t'es gentille, fais gaffe avant de traiter les gens de connard, parce que la prochaine main c'est pas dans la culotte que tu vas l'avoir, mais sur ta tronche..."
Sur cette dernière phrase, le mec a attrapé la fille de la main pour dévaler l'escalier quatre à quatre.  

Avant de quitter également les lieux, je me suis tourné vers l'assistance : "Si ça branche quelqu'un, ils ont laissé deux McFlurry... Bonne soirée..."

Ah la la... Les jeunes d'aujourd'hui...
"Venez comme vous êtes ?"
Okay, mais faites pas trop comme chez vous quand même...

Le fond et la forme

Aussitôt l'affiche officielle de campagne de Sarkozy publiée, qu'éclate le pseudo-scandale du jour sur le net et twitter : la photographie de fond sur laquelle est incrustée la tête du candidat a été achetée dans une banque d'image !

En effet, je suis bien d'accord avec @Pingui et @virgile_ sur le fait qu'il n'y a rien de répréhensible à demander à son agence de communication d'acheter une photo dans un catalogue pour réaliser une campagne de pub. Virgile publie d'ailleurs encore un excellent billet sur ce thème. Oui, à chacun sa profession... J'adhère.

Sauf que...
Il y a tout de même un souci et de taille. La photographie achetée par le créatif/l'agence représente la Grèce, un détail qui serait passé inaperçu sans la diffusion du fichier numérique de l'affiche et des données EXIF de la photo.
Il va sans dire que je me moque littéralement qu'il ne s'agisse pas d'une prise de vue de nos rivages, je ne suis pas nationaliste pour deux sous. Cependant, je ne peux m'empêcher de pouffer sur le choix d'une photo de la mer Egée. Vu le contexte économique de la Grèce, l'opposition avec la France Forte prête doucement à rire. Est-ce cela que nous propose le candidat Sarkozy ? Un avenir aux allures de la tragédie grecque actuelle ?

On me dit alors que "Cette image répondait peut-être juste à ce que cherchait le créa. Le fait que ce soit la Grèce est secondaire". Alors là non... Pas d'accord du tout, mais pas du tout, du tout.
En infographie, aucune image est secondaire. A fortiori dans le cadre d'une affiche de campagne, chaque élément doit être méticuleusement étudié pour porter le message voulu sans le parasiter de la sorte. Cela fait aussi partie du métier de créatif : il ne s'agit pas de sélectionner une photo parmi tant d'autres, d'ajouter un visage et un slogan. Et basta, on encaisse le chèque. Il faut être capable de justifier le choix de l'image : pourquoi celle-ci et pas une autre, pourquoi elle est idéale pour accompagner le message, et surtout pourquoi elle ne lui nuira pas. Cela fait partie du métier, j'insiste lourdement encore dessus.
J'imagine que la hauteur du budget de communication (qui sera probablement remboursé par les citoyens si le candidat en question arrive à obtenir 5% des suffrages) peut justifier que l'équipe Sarkozy exige réponses à ses questions et pinaille sur le moindre détail.

Voilà ce qui aurait pu/du être fait en deux temps trois mouvements :

Une mer neutre en 5 étapes
1 - Choisir dans une banque d'image le paysage marin souhaité dans le brief de créa. J'imagine que les mots "calme", "paisible", "équilibre" devaient être cités. Les photos abondent dans ce domaine, on peut en choisir facilement une qui ne soit pas connotée économiquement de la sorte.
2 - Détourer le ciel
3 - Un dégradé pour le ciel , un autre pour l'horizon
4 - On rajoute la mer entre les deux dégradés
5 - On ajuste les teintes de la mer et éventuellement un petit nuage sur l'horizon histoire de...
Au final, on obtient un fond exempt de toute polémique. Ça m'a pris exactement 5 minutes, il m'aura fallu plus de temps pour écrire ce billet. Et le résultat est quasiment identique au fond de l'affiche de campagne. Si le créatif avait réellement flashé sur la photo initiale, il aurait pu ainsi la reproduire en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire.

Donc oui, de mon humble point de vue de créatif indépendant,  il y a bien faute professionnelle. J'aurais été son supérieur hiérarchique que je l'aurais certainement convoqué pour lui coller un avertissement. Sachant que le candidat ne bénéficie pas d'une côte élevée de popularité, je lui aurais même demandé si son choix de photo était intentionnel, s'il ne serait pas livré à une plaisanterie personnelle qui aurait été découverte malgré lui. J'aurais ensuite présenté mes excuses au client en lui proposant une autre affiche accompagnée du remboursement intégral du budget.
J'en profite du coup pour émettre une réserve sur le choix de la mer. Si je comprends bien l'image d'un retour au calme après la tempête qu'on nous distille dans cette affiche de campagne, la mer est aussi l'endroit où on se noie...

Mon esprit vicieux se demande aussi si cette tempête dans un verre d'eau n'est pas orchestrée pour détourner l'attention.
Et comme le dit Virgile dans la conclusion de son billet : "Comme si on n'avait pas de critiques suffisamment sérieuses et argumentées à opposer à Sarkozy ou à Le Pen, pour perdre son temps avec des «affaires» pareilles..."

Une bonne création graphique ne doit pas dissocier le fond de la forme, je déplore dans cette affaire que la forme ait pris le dessus sur le fond.
En fait non, là c'est le fond qui a pris le dessus, mais pas le même...

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